On n’est pas champion du Monde avant la Coupe du Monde, on l’est après.

La France pourrait quitter la terre française avec un statut de challenger qui lui irait bien mieux que celui de favori. En effet, l’attente était énorme après les matches gagnés avec la manière et le score face à l’Allemagne (novembre 2014 0-2 à l’extérieur) et les USA (2-0 à Lorient en février 2015). La finale du Tournoi de l’Algarve réunissant les meilleures nations au monde avait fini de placer la France comme l’équipe numéro 1 du mondial et les coachs étrangers ne targuaient pas d’éloges sur le futur proche des françaises : le titre, pas moins.

La douche canadienne

C’est après l’opposition face au Canada (8ème nation mondiale) que les premières interrogations se sont soulevées. John Herdmann avait visiblement trouvé le style de jeu qui posait un problème à la France. Un impact physique destructeur et la recherche de l’efficacité maximale sur les contres. Le match s’était terminé sur le score de 1-0 en faveur de la France, avec très peu d’occasions françaises. La Russie, (22è FIFA) début mai avait appliqué les mêmes principes et sur la seconde maxime : la qualité des contres, avait réussi à mettre un but (2-1). L’Ecosse, aussi éloignée au classement FIFA (21ème) que la Russie a posé les mêmes bases et le score se termine sur une victoire française (1-0).

Trois victoires sur les trois derniers matches : le verre à demi-vide et le verre à demi-plein

Les matches de préparation sont faits pour se préparer (verre à demi plein) et les scores serrés ne reflètent pas le jeu de la France et ses chances au Mondial face à des équipes  du Top 5. La Coupe du Monde se jouera en deux phases, et normalement, la France doit passer au second tour. C’est à ce moment là qu’il faudra faire la différence.

La France en 98 avait eu les mêmes soucis et ne s’était réveillé, aux yeux du public, qu’à compter des huitièmes de finale, créant l’émotion que la France adore, nécessaire aux grandes envolées. C’est seulement après ce titre que la France a commencé à gagner tous ses matches, notamment dans les compétitions (Euro 2000).

Enfin, le jeu français est un jeu de possession, qui fait tourner énormément le ballon et occupe une grande partie du temps de jeu. A partir de là, les occasions sont moins nombreuses car le jeu est très préparé. 80 à 90% du temps de jeu des françaises est consacré à la construction. Ce qui donne un sentiment de possession sans efficience alors que la domination est totale, sans risque pour la France.

Dans le jeu, on assiste à une totale domination française et les contres adverses se comptent sur deux à trois doigts d’une main. Le verre à demi plein aurait-il donc raison ?

Le verre à demi-vide n’a pas spécialement tort. Il note, lui, qu’en fin de phase de préparation, les françaises, 3ème mondial, doivent plus faire la différence devant le but notamment face à des équipes éloignées au classement FIFA et en fait proche du niveau des deux autres adversaires de la France dans le groupe F (Mexique 25è et Colombie 28ème FIFA) et ne sont pas à l’abri, face à des équipes qui sont d’un autre niveau dans le jeu de contres (Angleterre, 6è mondial), de prendre des buts qu’elles ne pourraient récupérer si les offensives ne scorent pas.

Finir sur un score aussi court, avec un objectif aussi important que celui du Mondial 2015 qui s’annonce et en débutant face à l’Angleterre (6è mondial), tout en ne gagnant qu’1-0 hier soir, quand le PSG a gagné 5-0 aux Parc des Princes face aux Glasgow Ladies qui ont semblé d’une faiblesse conséquente, peut pousser à l’interrogation des passionné(e)s.

Alors, le spectre du risque de voir des matches au couteau face à des équipes très rarement jouées par la France (Colombie et le Mexique) pour se terminer sur le fil est lui aussi envisageable.

Que vont penser les adversaires de la France ? 

A lire les comptes rendus des différents articles sur le sujet, les Mondialistes voient que la France fait trois victoires sur trois matches. Elles sont donc très dangereuses, puisque la victoire signifie la qualification française et, de l’autre côté l’élimination de l’adversaire.

Un constat s’impose, c’est que la domination ne peut plus satisfaire aujourd’hui puisque cette signature était déjà celle du Mondial 2011, des Jo 2012 et de l’Euro 2013. La France est un peu obligée d’aller plus loin sans oublier  que la quête ne peut qu’être une médaille mondiale et une qualification aux JO 2016.

La France a donc le statut de favori. A elle de l’assurer et de l’assumer. Elle en a les capacités.

William Commegrain lesfeminines.fr

http://dai.ly/x2rvsc3

Jeudi 28 mai 2015 – 21h00
FRANCE – ECOSSE
Temps agréable – Terrain synthétique – Spectateurs : 13 000.
But : Marie-Laure DELIE 20′. Sur un service de Kenza Dali, Marie-Laure Delie coupe la trajectoire et sans opposition met le but vainqueur. 

Arbitres : Marte Soro (NOR) assistée de Monica Lokkeberg (NOR) et Ann-Marie Sjovika (NOR). 4e arbitre : Solenne Bartnik (FRA). Pas de sanctions.

FRANCE : Sarah Bouhaddi ;Jessica Houara D’Hommeaux, Laura Georges, Wendie Renard (cap.), Laure Boulleau ; Kenza Dali (Elodie Thomis 77′), Amandine Henry (Kheira Hamraoui 70′), Camille Abily (Elise Bussaglia 77′), Louisa Necib ; Marie-Laure Delie (Eugénie Le Sommer 84′), Claire Lavogez (Kadidiatou Diani 70′). Entr.: Philippe Bergerôo
Banc : Céline Deville, Méline Gérard, Sabrina Delannoy, Gaëtane Thiney, Griedge Mbock, Anaïg Butel, Amel Majri
ECOSSE : Shannon Lynn ; Frankie Brown (Christie Murray 82′), Ifeoma Dieke (cap.), Jennifer Beattie, Emma Mitchell ; Leanne Crichton, Joanne Love (Joelle Murray 90+3′) ; Lisa Evans, Jane Ross (Leanne Ross 78′), Kirsty Smith (Caroline Weir 70′) ; Fiona Brown. Entr.: Anna Signeul
Banc : Megan Cunningham, Chloe Arthur, Lucy Graham, Elizabeth Arnot