Brèves de comptoirs.

Que dire sur le championnat qui se termine ? Je vous propose ces quelques mots qui ne veulent pas être des vérités ; juste un regard.

Un milieu de tableau très serré. 

Le milieu de tableau français est très serré de la 10ème place à 6ème place avec deux victoires de différences sur 22 matches, soit un petit 10% qui sépare Soyaux de la 6ème place à Metz, 10ème, condamné à descendre. Aucun de ces clubs n’est capable de savoir qu’elle sera sa destinée avant le championnat et se bat dans les dernières journées pour acquérir le droit d’y rester.

Il s’agit de Soyaux, Rodez, Saint-Etienne, Albi ; face à Metz (5 victoires) et Arras (3 saison en D1) qui descendent. Issy montre, comme en Allemagne, qu’il est difficile d’avoir un championnat à 12 clubs au niveau où la D1 française se situe. Nicolas Gonfalone le disait : »on se trouve entre les deux » et Issy porte très bien ce statut.

Le championnat vient à peine de se terminer que le RDV avec la réalité se propose. 

Une simple promenade sur Google montre que les écarts, en France mais tout autant en Europe vont se creuser entre les clubs qui dégagent des moyens et des clubs qui vivent de manière associative. Déjà, cette saison, 15 points séparent Juvisy (3ème) du Paris Saint Germain (2ème).

L’annonce suédoise (Anja Mittag) qui renforce encore plus le Paris Saint Germain si elle était exacte ne peut que maintenir cette différence ; le club parisien luttant pour la première place face à l’Olympique Lyonnais qui a souvent les arguments pour s’attacher les services des françaises (Claire Lavogez et Griedge M’Bock si la rumeur s’avère exacte pour cette dernière).

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Un haut de tableau qui se challenge en deux parties.

Est-ce une contre performance que d’aligner 7 défaites quand le PSG en fait deux et que l’Olympique Lyonnais aucune ? Je ne le crois pas dès lors que l’on prône un championnat compétitif et ce serait même un signe de « bonne santé » que de voir les clubs du haut de tableau de l’élite pouvoir être bousculé, et trouver, dans une forme de compétitivité, le challenge de se redresser.

Montpellier, Guingamp et Juvisy ont joué ce rôle à la perfection.

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De la même manière, il y a un challenge intéressant entre le 1er et le 2ème avec quatre matches qui peuvent être présentés comme des « play-offs »

Le vrai problème c’est qu’il semble qu’il n’y ait plus rien entre les deux premiers et les trois suivants. 

Souvent quand on interroge les coaches sur cette question, eux qui sont le plus au quotidien de cette question :« comment améliorer mon équipe ? » ; on s’aperçoit dès les premiers échanges que « dès lors que l’on arrive à s’améliorer, les autres s’améliorent encore plus ».

Dans un monde qui s’intéresse avant tout à la notion de challenge, le football européen et français ne peut pas se permettre « de chanter tous les ans la même chanson » sans perdre l’efficacité que la nouveauté apporte. Si les deux premiers ont les moyens de nous proposer une opposition haletante, les suivants ont tout autant la capacité d’un même univers dès lors qu’on leur propose un challenge.

La troisième place européenne s’impose.

Elle pourrait même être urgente pour les pays européens qui ne s’honoreraient pas au Mondial 2015. Le football français a la possibilité de proposer un troisième de qualité, comme d’autres nations. Les championnats européens ont besoin de cette ouverture avec un système de poules qui permettent aux équipes surdimensionnées de proposer un spectacle de champions et aux équipes moins dimensionnées de faire vivre le rêve européen à des joueuses, des partenaires, des supporters.

Les médias s’en trouveraient tout autant preneurs.

Il parait évident que la troisième place européenne s’impose ; la réflexion des coaches est la vérité : « quand on s’améliore, les autres s’améliorent encore plus ». En France, avec l’opposition qui se prépare entre le PSG et l’OL, aucun club ne peut ou ne veut suivre. A l’inverse, le championnat de football féminin, qui ne peut qu’être hétérogène, est un des mieux construits et des plus compétitifs dans le sport féminin de l’élite, avec des challenges pour chaque palier.

Il pourrait être passionnant au niveau européen, et plus vivant au niveau national.

Juvisy a proposé une excellente idée que de discuter de son club « autour d’un café ». Si la chose pouvait être identique avec l’UEFA, ce serait une bonne chose.

Si elle ne se fait pas, le football féminin continuera son Histoire. Plutôt belle. Sans oublier de ne jamais le comparer au football masculin. Ce n’est pas les mêmes moyens. Pourtant, c’est au moins, la même Performance.

William Commegrain lesfeminines.fr