Le football féminin n’est pas le football masculin et il n’est pas le même partout.

En football féminin, il existe des championnats fermés comme les États-Unis et l’Angleterre où les clubs ne descendent pas et il existe des championnats avec rétrogradation qui font descendre des clubs en division inférieure pour en faire monter de nouveaux.

Les championnats féminins ne sont pas les mêmes dans le monde à la différence de ceux masculins.
En France, c’est le cas avec la particularité d’avoir 25% du championnat qui descend (3 sur 12, pour les 3 premiers des 3 groupes de D2 qui montent) alors qu’en Allemagne, seuls deux clubs sont rétrogradés pour deux montants (deux groupes de D2).

De plus, la plupart des championnats ont douze équipes en jeu dans la D1 élite quand le Danemark en a dix, l’Angleterre en a seulement huit, et la Russie six. La Belgique, elle, a crée un championnat commun avec les Pays-Bas de 13 équipes. Enfin, certains championnats durent une saison entière quand d’autres ne durent que 6 mois (États-Unis et Suède).

On le voit, le football féminin n’est pas le football masculin. Il a 30 ans d’âge pour le plus ancien quand celui masculin est centenaire. Il se construit et on ne peut pas attendre la même chose des deux.

En France, quand on monte, on redescend. C’est toujours le cas pour deux clubs sur trois.

Saison 2012*2013. Les montants furent Arras FF, FF Issy et le Fc Vendenheim avec deux nouveaux à ce stade de la compétiton et Vendenheim qui était en terrain de connaissance. Arras s’est maintenu en étant premier non-relégable, avec 4 victoires, 5 nuls et 13 défaites ; largement devant Vendenheim (-4) qui venait de monter et FF Issy , 11è avec 2 victoires, 3 nuls et 17 défaites.

En 2013*2014, pour se sauver il fallait faire 5 victoires. Arras s’est amélioré avec 6 victoires (8ème). Muret (0 victoires) et Henin-Beaumont (5 victoires), les deux clubs qui étaient montés sont redescendus ; ce dernier descendant au goal-average particulier. L’historique Soyaux, de troisième montant, ayant réalisé une performance, pour finir 6ème du championnat (7 victoires).

Qui monte à de fortes chances de redescendre, comme en Allemagne d’ailleurs.
Cette saison, c’est le FC Metz (en association avec Algrange) et Issy FF qui descendent, venant juste de monter. Pour se sauver, il fallait pour cette saison, 6 victoires. Ce fut le cas de Rodez (6 victoires, 3 nuls, 12 défaites ; 20p-50c). Le Fc Metz a fini avec 4 victoires pour cette 21ème journée quand Arras et Issy ont fait 1 victoire, 3 nuls et 17 défaites.

Les voix ont été nombreuses à soulever cette question de la difficulté du maintien des clubs montants qui n’avaient pas les joueuses pour rivaliser avec l’élite de l’élite de la D1 (Top Five), sans possibilité de proximité (partenaires, sponsors, solutions alternatives scolaires ou professionnelles) pour attirer des joueuses de la D1, et devant faire face à des conditions de déplacements et de matchs sans possibilité aucune de rivaliser avec les grands clubs (joueuses exclusivement professionnelles, moyens importants de transports mis à leur disposition, quand les mêmes joueuses devaient traverser la France en mini-bus pour jouer un match et repartir).

La fédération a modifié la D2 française pour la prochaine saison avec un regroupement en deux divisions qui fera monter deux clubs à l’étage supérieure pour n’en faire redescendre que deux à l’étage inférieure. Cela permettra à l’un des clubs montants d’avoir le temps de construire un environnement « Club » de D1 plus solide et aux autres, déjà en D1, de pérenniser leur message en faisant partie de l’élite plus longtemps.

Les clubs qui descendent sont venus au feu de la 1ère division.

 Wolfsburg, avant de recevoir le Paris Saint Germain pour sa demi-finale aller de la Women’s Champions League avait gagné son match de championnat (10-0).

Le niveau de la D1 s’est amélioré, mais il correspond plus à un mix « entre le milieu de tableau de D1 et la haut de tableau de D2 » avec 5 clubs qui sont eux de dimension européenne.
Pourtant, sur les deux matches, le club leadeur de la Bundesliga se fait éliminer par le Paris Saint Germain, vice champion de France, sans discussion possible. Wolfsburg a eu sa chance pour se qualifier. Les parisiennes ne lui ont pas laissé. Wolfsburg a perdu. Le double champion d’Europe est éliminé.

Une D1 d’un niveau qui s’est amélioré.

La 1ère division française a changé. Si auparavant, elle était hétérogène avec un niveau inférieur à celui de l’Allemagne ou de la Suède. Aujourd’hui, comme tout championnat féminin, elle garde la même hétérogénéité en ayant cependant élevé le niveau.

Quand une équipe de D2 monte en D1. Elle fait face à cette différence. Une monstruosité de différences.

Pourtant elles montent et au moins une arrive à se maintenant.

Alors pour celles qui descendent, pour celles qui se maintiennent toujours à la limite, sauf Soyaux qui fait une seconde saison proche de la première, il y a une vraie performance à réaliser car le niveau moyen du football féminin est plus proche d’un mix « milieu de tableau de D1 et haut de tableau de D2 » qu’il ne l’est du Top Five, qui a une dimension européenne.

Espérons qu’avec le nouveau système (deux clubs qui descendent) et un environnement économique à l’écoute (financièrement comme socialement), les clubs arrivent à proposer des solutions à plus de joueuses d’avenirs ou déjà formées.

William Commegrain lesfeminines.fr