Dans un championnat serré, Wolfsburg a maintenu son leadership national (+1 point) face à Frankfurt qui n’a perdu une miette de distance (victoire 4-0 face à Hoffenheim) pour se donner des raisons d’atteindre le rêve européen allemand de cette saison 2015 : avoir deux clubs allemands en finale de la Ligue des Champions féminine. Wolfsburg joue dimanche à Charlety (18h) pour cet enjeu.

Le tout, à l’orée de la Coupe du Monde 2015 qui se profile de plus en plus, avec l’Allemagne, numéro 1 mondial et championne du Monde des U20 en 2014, au Canada.

Wolfsburg se rassure après sa victoire en match avancé face à Essen.

Wolfsburg a gagné son match avancé de championnat (20è journée) face au 6ème de la Bundesliga sur le score de 0-4, en le construisant en seconde mi-temps (0-3) par un doublé d’Alexandra Popp (54′, 64′) suivi de très près par Yuki Ogimi (66′).

« Nous avons remporté une victoire meritée, notamment en ce qui concerne le nombre de buts. L’équipe a montré la réaction que j’ai attendue. Dès la première seconde du match nous étions prêts et nous avions eu une bonne expression de notre physique. Un autre facteur de réussite a été la présence de Lena Goeßling, qui a remis plus de calme et de l’ordre dans notre jeu »
En un peu plus d’une heure, après un premier but à la 5′ par le milieu de terrain Vanessa Bernauer, Wolfsburg avait remis le compteur à zéro, partant du déficit incroyable face au PSG en demi-finale de la Women’s Champions League (0-2) et du risque de perte de la qualification européenne avec une troisième place potentielle.

Avec une trio allemand très serré composé de Wolfsburg, Frankfurt et le Bayern dont un sera de toute manière perdant car seul les deux premières places sont européennes.

La ligne défensive de Wolfsburg totalement changée

Pour construire cette victoire, Wolfsburg s’est présenté tout à fait différemment que face au PSG avec dans les lignes arrières : Nilla Fischer (Suè, dans la centaine de sélections, nominée FIFA 2013) qui avait été centrale face au PSG ; Babett Peter (26 ans, internationale allemande, ex Potsdam et Frankfurt, arrivée en 2014 à Wolfsburg) ; Stéphanie Bunte (Wolfsburg depuis 2008) et Verena Faiβt à gauche (internationale allemande depuis 2010).

Sans compter la gardienne titulaire qui avait repris sa place : Almuth Schult (24 ans, internationale allemande).

Que du lourd, quand à l’aller, il y avait eu : Frohms (championne du monde en U20) – Blasse, Fischer, Peter, Maritz. Une seule a gardé sa place, Fischer, décalée à droite.

Alexandra Popp monte d’un cran et joue devant.

Cette jeune joueuse de tout juste 24 ans est la fer de lance de l’attaquante allemande avec une capacité de marquer des buts de la tête que peu de joueuses ont, à part Wendie Renard, la capitaine française. A l’aller, elle s’était trouvée placée en milieu, plus axial qu’excentrée, et son physique n’avait empêché en rien, la construction parisienne qui s’était faite essentiellement à terre. Sa qualité avait été réduite à néant.

Son placement plus haut, face à Essen (6ème du championnat) lui a certainement permis de marquer deux buts en 10 minutes.

L’entrée de Léna Gossling donne une formule plus animée.

A l’aller seule Caroline Hansen (internationale norvégienne) avait cherché des solutions, sans trouver d’appuis comme de soutien, ce qui avaient rendu ses tentatives bien infructueuses.

Là avec la présence de Léna Gossling (internationale allemande) ; les possibilités de création de décalage seront partagées et dès lors, si les allemandes se mettent à tenir le ballon, elles auront plus de choix devant elles et pour les parisiennes, plus d’interrogations à gérer. La présence, sur le côté gauche, d’Anna Blasse en tant que milieu excentrée quand elle avait été latérale droite à l’aller montre que Kellermann cherche une équipe commando avec un esprit totalement tourné vers les couleurs du club : vertes, comme celles de l’espoir.

Wolfsburg vient pour ne pas prendre de buts, mais  pourront-t-elles en marquer ? 

On le voit, Ralf Kellermann vient à Charlety pour avoir la certitude de ne pas prendre de buts. Il lui reste à résoudre la question principale de ce match : l’équipe allemande pourra-t-elle prendre à défaut la défense parisienne, et ce, au moins deux fois ?

L’équipe de Farid Benstiti est defensivement forte, excellente en passant de défense en attaque et vice-versa et excellente en ce qui concerne la contre-attaque. Nous devons choisir une tactique, qui nous permet de marquer des buts, sans encourir tout le risque désle début. Si nous sommes menés à la marque, le succès sera bien loin
Il convient de rappeler que la défense parisienne est composée de titulaires de l’équipe de France, polyvalentes, et surtout porteuses de l’identité du Paris Saint Germain, quand on sait que Laure Boulleau et Sabrina Delannoy portent les couleurs du club parisien depuis au moins huit saisons continues, que Jessica Houara D’Hommeaux ne doit pas en être si loin et que Laura Georges a commencé sa carrière avec le PSG, originaire des Yvelines.

Les possibilités de Farid Benstiti sont importantes pour trouver des combinaisons défensives au sein desquelles il a comme choix d’intégrer Annike Krahn, plus de cent sélections allemandes ou Joséphine Henning, internationale allemande. Deux filles dont la qualité est européenne, voire mondiale.

Vraiment ce match va être passionnant à suivre car la qualification du Paris Saint Germain sera gagné par les filles sur ce match retour ; avec toute l’intelligence et l’abnégation qu’elles pourront produire face à une équipe allemande qui se place, volontairement en position d’outsiders : « Nous allons à Paris comme outsiders, les françaises sont nettement mieux placées » fait dire Ralf Kellermann au site internet de Wolfsburg.

Je crois que ce sera un match où tout sera possible et qui se gagnera au match retour, en oubliant le résultat du match aller pour Paris.

Je terminerais en écrivant, pour pouvoir changer une équipe en si peu de temps, il me semble que Wolfsburg a sous-estimé le PSG à l’aller ; je ne suis pas sûr que le PSG sous-estime Wolfsburg au retour.

Les parisiennes attendent les allemandes.

William Commegrain lesfeminines.fr