Les 23 vont être nommées demain à 11h30, en direct sur la WebTV de la fédération. Les 23, seront certaines de partir. C’est une grande différence avec la liste des « remplaçantes » et celle complémentaire qui devra être adressée à la FIFA, dans un premier temps. Quand bien même les incertitudes sont peu nombreuses, entendre son nom par Philippe Bergerôo n’aura pas le même effet que de le penser.

Il y aura de l’émotion.

La liste de Philippe Bergerôo. Quels pourraient être les critères de sélection ? 

La première idée vient des noms et des internationales depuis une saison. Le groupe de Philippe Bergerôo est construit depuis longtemps et à l’instar d’Aimé Jacquet qui a fait tourner son équipe avant 1998 pour voir les associations possibles, les noms ont peu changé et proposer des solutions différentes ne peut que faire mal à celles qui auraient pu espérer et qui n’ont pas été prises pendant ces sélections 2014-2015.

J’ai plutôt envie de mettre en avant celles qui ont réussi à entrer dans le groupe depuis 2013 et à s’y maintenir. Belle performance :

  • En défense, Jessica Houara et Sabrina Delannoy (qui venaient toutes deux d’y arriver), Amel Majri, Anaïg Butel et Griedge M’Bock, soit 5 sur une liste de 8 potentiels. Cela fait beaucoup de nouvelles pour une ligne défensive qui est par ailleurs considéré comme l’une des meilleures du monde. Peu viennent de la génération des U20 d’ailleurs, dont on peut penser qu’elles doivent se préparer pour 2019, pour arriver en pleine maturité avec l’obstacle de l’Euro 2017 à passer.
  • Au milieu, les places sont loin d’être faciles et Kheira Hamraoui comme Kenza Dali (pour moi la meilleure performance dans ces jeunes) ont réussi à apporter quelque chose de fort. Enfin, Claire Lavogez me semble être en concurrence avec Aurélie Kaci pour une dernière place. Deux excellentes joueuses qui méritent de partir toutes les deux pour le Canada.
  • Devant, Kadidiatou Diani a pris une place dans un groupe, qui doit s’étoffer pour s’exprimer pleinement en 2017 et 2019.

Bravo à Elles car si la porte s’est ouverte, il n’est pas aussi facile d’y rester. La seule interrogation que j’ai, sera donc le choix entre Claire Lavogez et Aurélie Kaci.

La seconde idée que je propose vient des situations de jeu.

Au risque de surprendre, je pense que les situations de jeu peuvent être des critères à prendre en compte. Sur quatre matches couperets, les tirs aux buts seront présents.
En effet, pour ma part il me semble évident que l’objectif est d’atteindre la finale et dans ce cas, de prendre le titre. Je ne crois pas que ce parcours puisse se faire sans passer par l’épreuve des tirs aux buts. En 2011, sur les quatre 1/4 de finale, 3 se sont joués aux tirs aux buts, sans compter la finale.

Il faut donc des joueuses qui soit capable de « mettre la balle au fond » dans cette situation émotionnelle stressante et après la difficulté d’un ou plusieurs matches.

A défaut, le match aura pu être extraordinaire, les précédents tout autant : ce sera le retour à la maison. Toutes les joueuses qui ont la possibilité d’entrer doivent pouvoir assurer sur ce geste.

Qui se souvient que le Japon a gagné la finale mondiale sur la séance des tirs aux buts (2-2). Le résultat est très clair : le Japon est champion du Monde de football féminin, et personne ne rappelle ce détail qui aurait pu basculer vers les USA.

La seconde situation de jeu qui me parait essentielle sera celle des blessures. En effet, les françaises vont jouer ce Mondial en fin de saison comme les allemandes et d’autres ;  alors que d’autres nations, démarrent leur saison (États-Unis).  L’état physique ne va pas être le même entre les nations d’autant plus que le terrain sera différent. Sur 7 matches pour les titulaires, sur un terrain synthétique, cela peut jouer. 

Les risques de blessures musculaires sont importants pour les européennes du Sud. On arrive en fin de saison et les terrains vont s’y prêter.

Cela concerne tant les titulaires que les remplaçantes qui vont fournir le même travail foncier pour se préparer à la Coupe du Monde 2015. Il y a eu des blessures avant les sélections, il peut y avoir des blessures pendant la sélection.

Les gardiennes auront leurs rôles. Il n’y a pas un pénalty ou un tir au but qui ne soit pas arrêté dans une compétition internationale comme le Mondial ou les JO. La gardienne fait pencher la balance.
La troisième situation de jeu est celle des gardiennes. Michel Hidalgo en 1982 avait crée une concurrence et le troisième gardien, Ettori, avait pris la place de titulaire. Bertrand Demanes (1978) avait touché le poteau en 1978, assommé et c’était Barattelli, ex-titulaire, qui avait pris sa place.

Je n’ai aucun doute que ce sera un Mondial bien plus physique que le précédent. En quatre ans, la tactique a bouleversé le jeu et le physique s’est nettement imposé à la technique. La gardienne sera sollicitée, et les arbitres féminins n’en ont pas trop l’habitude. Or, en football féminin, j’ai très rarement vu une charge au goal de sifflé, au contraire de chez les hommes.

Dans une Coupe du Monde, je pense que c’est l’un des postes les plus importants car il est impossible de penser que la France ne se trouvera pas en situation de duels face à ses adversaires. Les trois gardiennes seront essentielles.

Ce ne sont que des mots, 

L’équipe de France qui sera proposée, on la connait, on l’apprécie, on lui souhaite le meilleur. Elle a fait ses preuves. Elle a de vraies chances de vivre un magnifique bonheur et elle le doit à la performance d’un groupe et d’un staff. C’est un sacré travail et une première pierre de posée pour continuer l’ouvrage.

En Juin 2015, au Mondial.

William Commegrain lesfeminines.fr