Les féminines du PSG tissent une toile d’araignée qui va durer tout une mi-temps (1-0)

Face à une équipe écossaise d’une faiblesse technique évidente alors que multiple champion d’Écosse, le Paris Saint Germain, fort de sa force, a joué sa première mi-temps comme le fait une araignée, en tissant une toile dont on ne sait jamais à quoi elle sert réellement mais qui au fil du temps prend de plus en plus d’ampleur et de taille pour en devenir ensorcelante.

La toile parisienne se crée, tranquillement, les écossaises n’arrivent pas à construire le moindre contre. 

Inutile de compter les tentatives d’intrusion dans la surface parisienne des écossaises, elles ont été inexistantes lors de ce premier round, le coach écossais ayant choisi une option d’un mur infranchissable avec 5 joueuses en défense et un mur de quatre autres au milieu. Il faudra 14 minutes aux parisiennes pour s’essayer à mettre en danger la portière écossaise Lee Alexander, avec une première tentative de Fatmire Alushi (14′) qui sera l’électron libre de cette première mi-temps, en déstabilisant soit à droite comme à gauche, la défense adverse ; suivie d’une seconde de Josephine Henning (15′). C’est ensuite Aurélie Kaci qui fera une tentative de loin, hors cadre (22′). Tout cela crée de la présence parisienne et si on peut constater que la domination est totale avec Shirley Cruz qui propose et dépose des ballons courts dans le dos des écossaises, pour autant rien ne donne la possibilité de voir, soit un contre écossais prendre une quelconque consistance, soit une possibilité parisienne d’ouverture du score.

Cette dernière viendra de l’impact physique de Marie Laure Delie (26′), redevenue avec bonheur propriétaire de la surface et qui prendra le meilleur, au mental et au physique sur son adversaire direct, pour faire un centre puissant qui trouvera le pied de l’écossaise Suzanne Lappin, milieu de terrain, pour un csc qui condamnera définitivement Glasgow sur les deux rencontres (3-0).

Pour nous, la ligue des champions, c’est l’unique compétition dans laquelle on peut briller. On va se donner le maximum pour aller plus loin. 
Il semble impossible à Glasgow de mettre trois buts face au PSG, attentif au moindre contre. La défense parisienne est la seconde du championnat. Pas un ballon ne passe. Les écossaises sont coincées dans leur camp et pour longtemps. Les 11.318 spectateurs sont venus pour voir les féminines gagner, et pour cette première rencontre entre les joueuses et le public au Parc des Princes, il s’agit de donner de l’émotion et des buts. Les joueuses et le coach le veulent.

Le score est la qualification étant assurée, la seconde mi-temps sera tout autre.

La deuxième mi-temps, le bal parisien commence (4-0)

Paris a décidé de jouer avec bien plus de vitesses et de pénétrations. De son côté, condamné, le coach écossais décide d’une toute autre tactique et fait jouer en 4-3-3 son équipe. C’est ce qui le perdra.

Le placement sur un stade de football est loin d’être anodin. Les choses offensives ne sont pas les mêmes quand vous avez deux lignes avec neuf joueuses sur 15 mètres à passer qui prennent tout l’espace de jeu un peu à l’image d’une ligne de défense de rugby, ou lorsque vous avez trois lignes sur 40 mètres de verticalité avec seulement 3 unités par ligne. L’espace de jeu n’est pas le même. Les joueuses ont la possibilité de faire jouer leur vitesse balle aux pieds, leurs dribbles, et les mouvements collectifs s’expriment dans des espaces qui s’ouvrent verticalement comme horizontalement.

Notre quart de finale était déjà historique, la demi le sera d’autant plus. C’est quelque chose qui va rester dans l’histoire du club et je suis d’autant plus satisfaite que c’est notre équipe qui est en train de marquer l’histoire du club.
Et si vous laissez la possibilité à une joueuse parisienne d’avoir 3 mètres sans adversaire devant elle, alors vous allez vivre l’enfer. Cela part de Laure Boulleau à gauche, puis Sabrina Delanoy à droite. Au centre, Kheira Hamraoui. Là, on est déjà avec le système défensif parisien qui devient offensif. Puis, Shirley Cruz avance de 20 mètres balle au pied trouvant l’appui de Caroline Seger avec des une-deux qui permettent au porteur de ne pas perdre la balle en la tenant trop longtemps. Le jeu est dans les 20 mètres adverses. Et là, cela tourne. C’est le PSG qui construit son attaque et bourdonne. Fatmire Alushi, Aurélie Kaci, Kenza Dali, Marie Laure Delie, Kosovare Asllani qui jouent au jeu du chat et de la souris, pour avoir la balle qui fera but. Un jour, à la 91′, vous aurez Kiedrzynek Katarzyna, la gardienne qui viendra s’y insérer.

Alors, cela voudra dire que le PSG féminin sera champion d’Europe sur le score de 3-0 et ce sera certainement un des plus beaux souvenirs de football. L’Art du football : surprendre et vaincre.

C’est donc des parisiennes bien plus libres de leurs mouvements qui vont s’exprimer en seconde mi-temps pour d’une part, accélérer leurs transmissions et d’autre part, trouver la place pour, après l’élimination d’une écossaise, avoir assez d’espace pour créer le doute chez leur adversaire et voir leurs lignes bouger, d’autant plus bouger que les appels parisiens viennent de partout sur les côtés avec Laure Boulleau et Sabrina Delannoy.

Cela devient impossible pour les visiteuses qui se rendent compte de la difficulté d’être à ce niveau de la compétition quant on vient des qualifications européennes. A l’évidence, elles nous montrent leurs limites et les parisiennes peuvent déployer d’autant mieux leur jeu pour faire un 4-0  en seconde mi-temps qui leur donnera le frisson, acclamées par 11.318 spectateurs, dans ce qui est au cœur de chaque joueuse parisienne, la cathédrale du football : le Parc des Princes.

Les écossaises craquent en 15 minutes.

C’est Marie-Laure Delie qui ouvre son compteur (54′, 2-0), lançant la danse parisienne de ce soir avec Shirley Cruz qui oblige Alexandre à un superbe arrêt (62′), suivie immédiatement de Caroline Seger, pleine lucarne (63′) causant une panique compréhensible des écossaises, ce qui donnera ce que cela donne souvent dans de telles conditions : le geste de trop, mal maitrisé de la capitaine Emma Black pour une faute dans la surface non discutable sur Shirley Cruz (64′, pénalty de Sabrina Delannoy, 3-0).

Cela faisait un petit moment que j’étais en manque de confiance. J’étais pas très bien personnellement et j’ai vu que tout le monde était derrière moi, aussi bien au PSG qu’en équipe de France. Je savais que cela allait revenir très rapidement. Et cela a été ce soir, sur le plus beau stade du monde.
A ce stade, la messe est dite depuis longtemps mais les écossaises ne l’entendent pas de cette manière en discutant chaque ballon dans sa surface. C’est donc sur un impact physique de Marie Laure Delie que l’addition se corsera (68′, 4-0) avec trois buts en quatorze minutes pour s’intensifier sur une faute de la défense écossaise sur Kosovare Asllani, en toute fin de rencontre, qui donnera le second pénalty de la soirée (87′, Dali, 5-0).

L’arbitre sifflera la fin de la rencontre avec cinq cartons jaunes montrant le caractère écossais, sur un score qui laissera des souvenirs aux parisiennes, d’autant plus pour celles qui auront marqué au Parc des Princes quand la prochaine demi-finale européenne face à Wolfsburg, ne pourra visiblement pas se faire au même endroit, en raison du PSG masculin qui a un calendrier serré à cette date.

Si la qualification ne faisait pas grand doute, le cœur des parisiennes ne partira pas du Parc des Princes sans une pointe d’émotion. Visiblement, le Parc des Princes ne laisse pas les filles indifférentes.

Une demi-finale historique pour un adversaire qui ne laissera pas l’Histoire indifférente.

Paris soigne, à juste titre, son ambition européenne.

Aller au Qatar, c’est bien pour les filles. Cela montre la valeur qu’elles ont pour le Club. Brondby, Wolfsburg, Rosengard, Frankfurt, cela fait un mois que je travaille dessus.
Le car attendait l’ensemble de la section féminine pour les amener au Qatar, découvrir le centre Aspire Academy et créer les conditions « d’un team building » pour préparer cette demi-finale (prochain match parisien) qui est exactement à l’opposé du quart où Paris avait tiré l’équipe la plus faible. Ce sera Wolfsburg, double tenante du titre (2013-2014) qui s’est qualifié dans un quart épique face à Rosengard (3-3).

Paris, dans ce prochain match, sera dans les configurations anticipées d’une finale de Coupe du Monde : France-Allemagne. Le top 3 du niveau mondial du football féminin.

Après avoir éliminé l’Olympique Lyonnais, (1-1 et 0-1), fait une pause avec Glasgow, les féminines du PSG auront une demi-finale qui aura tout de la qualité de leur parcours historique.

A ne pas rater.

William Commegrain lesfeminines.fr

  • Demi-finale Women’s Champions League :
  • Wolfsburg (Ger) – Paris Saint Germain (Fra) (aller à Wolfsburg pour le 18 avril, retour à Paris pour le 25 avril)
  • Frankfurt (Ger) – Brondby (Den)

Quart de finale retour Women’s Champions League :

Paris Saint Germain (5-0) Glasgow City FC. (aller 2-0 ; ensemble des deux matches 7-0). 28 mars 2015 – 19 h – Parc des Princes. Temps nuageux. Pelouse impeccable. 11.318 spectateurs.

Buts :

  • 1ère mi-temps :
    • PSG 26′, csc Suzanne Lappin (1-0)
  • 2ème mi-temps :
    • PSG 54′, Marie-Laure Delie ,
    • PSG 64′, Sabrina Delannoy pénalty,
    • PSG 68′, Marie Laure Delie.
    • PSG 87′, Kenza Dali, pénalty.

Coaching :

  • GLASGOW 67′, Susan Fairlie in (att), Abbi Grant, out (Mil).
  • GLASGOW 67′, Denise O’Sullivan in (Mil), Kerry Montgomery out (Mil).
  • PSG 69′, Kosovare Asllani in (Att), Marie Laure Delie out (Att).
  • PSG 69′, Kenza Dali in (Mil), Aurélie Kaci out (Mil).
  • PSG 78′, Anissa Lahmari in (Mil), Shirley Cruz out (Mil).
  • GLASGOW 83′, Leanne Ross in (Mil.), Suzanne Lapin out (Mil).

Arbitre(s) : Gyongyi Gaal (Hun). Assistantes : Brigitta Makkosne Petz (Hun), Katalin Török (Hun). 4ème arbitre : Katalin Sipos.

Paris Saint Germain (4-3-3) : Kiedrzynek Katarzyna – Delannoy Sabrina (cap), Laura Georges, Josephine Henning, Laure Boulleau – Kheira Hamraoui – Shirley Cruz (78′, Anissa Lahmari), Caroline Seger – Aurélie Kaci (69′, Kenza Dali), Marie Laure Delie (69′, Kosovare Asllani), Fatmire Alushi coach : Farid Benstiti

  • Remplaçants : Karima Benameur, Linda Bresonik, Annike Krahn, Grace Geyoro,
  • Carton(s) : Cruz (47′), Kosovare Asllani (88′) ;

Glasgow City Fc (5-4-1) : Lee Alexander – Emma Black (cap), Rhonda Jones, Joanne Love, Cheryl Mc Culloch, Nicol Docherty – Kerry Montgomery (67′ Denise O’Sullivan), Suzanne Lapin (83′, Leanne Ross), Abbi Grant (67′ Susan Fairlie)- Fiona Brown coach : Eddie Wolecki Black

  • Remplaçants : Megan Cunningham, Lauren McMurchie, Goergie Rafferty .
  • Carton(s) : Fiona Brown (46′), Emma Blacke (63′), Rhonda Jones (47′),