Être joueuse de haut niveau n’est pas un ‘job’ de tout repos.

J’écoutais avec attention une joueuse qui était dans les équipes de France depuis plus de 15 ans et, dans une discussion à bâtons rompus avec elle, sur des sujets hors football de reconversion professionnelle, j’ai perçu à quel point, l’univers du football de haut niveau était présent au quotidien.

L’amateur de football, que ce soit pour les hommes comme pour les femmes, ne les voit qu’au moment d’un match (90 minutes), 30 minutes avant, puis 30 minutes après.

Mais une joueuse de football féminin vit le football de haut niveau à chaque instant. Cela passe par un emploi du temps quotidien réglé comme du papier à musique :

  • entre ‘travail, sieste et entraînement’ ;
  • puis ‘la performance au travail et en compétition’ ;
  • et enfin, ‘l’équilibre d’une vie privée avec son quotidien’, ses attentes et ses aléas.

Trois métiers ; trois exigences ; 3 vies en une.

L’équipe de France 

Quand on passe en équipe de France, on accède à une autre dimension de la gestion du temps avec la notion de convocation, stages et déplacements pour sortir d’un match de club le dimanche ; et aller à une convocation EDF dans la journée afin de prendre un avion et atterrir dans un autre univers, 24 heures après, avec une autre attente, dans la peau d’un autre personnage, un membre de l’équipe de France.

De l’extérieur, on ne mesure pas assez ce qu’est la gestion de temps d’une sportive de haut niveau. Encore plus, quand elle doit équilibrer un statut amateur avec ses exigences de métier et un statut de SHN (sportive de haut niveau) avec les nécessités de performances.

Une membre de l’équipe de France a vraiment d’autres qualités que le simple football. 

Il existe, chez les féminines plus que chez les hommes -qui sont professionnels et pris en charge- un univers à facette multiples.

Il faut des qualités incroyables pour performer dans tous ces environnements. On peut écrire, sans s’interroger, qu’une membre de l’équipe de France comme une internationale de tout pays a des qualités autres que celles du football et qui sortent de l’ordinaire, non pas pour le dire, mais pour les avoir pratiqué.

Savoir : Prioriser qui est une nécessité ; organiser qui est la solution ; pour performer qui est l’obligation. Le tout, en sachant communiquer positivement quelque soit l’environnement, positif comme négatif.

Coup de chance. Beaucoup de ces qualités sont reconnues aux féminines.

Et après, on se demande si on doit employer d’anciennes joueuses de haut niveau parce qu’elles ont été sportives. Donc peu enclin à la réflexion.

Laissez-moi vous dire à quel point je ne suis pas convaincu de ce stéréotype. Mais pas du tout. Maintenant, il n’y a pas de blanc seing à accorder aux sportives de haut niveau, juste quelques mots : pour situer ou re-situer.

Être SHN, c’est avoir un ensemble de qualités particulières. Il faut les avoir dans ses bagages pour maitriser ses trois vies.

William Commegrain lesfeminines.fr