La France, toute nouvelle nation sur le podium mondial du football féminin (3ème) se verrait bien échanger cette récente troisième place, tout confort, contre une place de 2ème mondial, avec vue directe sur l’Amérique, terre ancestrale du football féminin mondial (les USA, première nation mondiale de 2008 à fin 2014).

Lorient, aux Portes de l’Atlantique, avec vue sur le Canada.
Il faut dire que le choix de Lorient porte à l’image. Le stade du Moustoir à Lorient, aux portes de l’Atlantique, offre aux qualités françaises une vue sans vis-à-vis sur l’Océan et les terres canadiennes, pour en quatre mois de navigation (Mondial au Canada en Juin 2015), toucher terre ferme, avant peut-être, espérer un Graal qui ne se demande pas mais qui s’obtient, match après match, dans une Histoire qui reste à valider.

La demande s’entend. A t’elle des raisons de se prétendre ? 

Pour certains, en aucune façon, et ce serait manquer d’humilité que de l’écrire sur le ton ‘d’une réalité’ lorsqu’elle ne peut être que ‘le jeu de mots’ qui permet à chacun d’entre-nous, d’entrevoir une situation qui a pour première intention, de mettre en valeur le parcours ‘scolaire’ des françaises au classement FIFA, montant de marche en marche le classement mondial, vers ce qui est le plus haut niveau mondial comme un chirurgien voit arriver, au fil des années, la couleur prononcée de son diplôme, lui assurant la qualification pour postuler aux meilleurs emplois.

S’entendre, oui. Des victoires face à de grandes nations. Une qualité qui peut permettre d’y croire. Peu d’échec. Et surtout, les filles se connaissent comme des sœurs. Elles jouent ensemble depuis très longtemps. Chacune sait ce que l’autre peut faire. Mais, se prétendre, non
Sauf que, pour d’autres, l’humilité a le défaut de ne pas être la vérité quand on voit la qualité du jeu français lors de la dernière rencontre face aux USA (numéro 2 mondial). Quand on voit la présence française face aux Allemandes (numéro 1 mondial) avec une victoire historique (0-2). Quand on voit la domination française face aux brésiliennes à Lyon (2-0). Quand on ne retrouve, pour dernier match contesté en terme de contenus, que les deux rencontres face à l’Ecosse (0-0) et les Pays-bas au Tournoi de Chypre de 2014.

Encore moins quand on examine la sélection française qui, en titulaires, n’a que des sœurs ; tellement les filles se connaissent depuis des années (2009 en moyenne), sachant exactement comment l’une joue et réagit à tel événement, à tel déplaçement, à telle situation de jeu. Encore moins quand, à l’opposé des autres sélections du podium mondial, les françaises font partie des quatre clubs de l’élite française, habituées à jouer ensemble quand les américaines sont dispersées dans 9 franchises différentes, ne se retrouvant que ponctuellement, pour jouer sous les couleurs ‘des Stars & Stripes’.

Sans fanfaronnade, l’impossible est possible. 

Oui la France a les moyens de vaincre les États-Unis et de prendre une seconde place mondiale après le Tournoi de l’Algarve. Pour autant, cela ne lui donnera pas le droit de croire qu’elle peut avoir le titre mondial.

La France peut gagner contre les USA, mais ce ne sera pas un billet pour le titre Mondial. Juste, un possible échange de place, dans le futur ..
En effet, la France a tous les talents. Il lui en reste un à conquérir : l’exprimer dans une compétition pour obtenir un titre.

Ce n’est pas un challenge, c’est un combat qui les attendra. Et le match de Dimanche est une étape pour laquelle l’emotion ne sera pas la moindre des victoires. Attendu par les autres nations comme un challenger mondial ; elle pourrait sur ce match et les suivants, se construire le chemin qui les amèneraient à se convaincre que, ce qui nous semblait impossible puisse, par leur jeu et leur travail,  .. être rendu possible. Alors, tous les habitué-es du football féminin se diront, avant d’être servis de joie, que ces filles le méritent bien et, pour celles et ceux qui les connaissent, que les françaises le valent bien.

Dimanche, ce sera un vrai match face à de superbes adversaires. Félicitations aux gagnantes et bravo aux perdantes. Car cela va jouer vite, très vite, là-bas, à Lorient. Il va y avoir du vent. Normal … La Bretagne.

William Commegrain lesfeminines.fr

Retransmission sur D17 Dimanche 8 février à 18h00.