C’est un sacré adversaire que la France reçoit à Lorient Dimanche prochain (8 février, Stade du Moustoir, 18h). En effet, depuis la création du classement FIFA (2003), l’équipe américaine n’est jamais descendue au delà de la seconde place mondiale avec plus de 7 ans sur la plus haute marche (1ère), de 2008 pour laisser cette première place à l’Allemagne très récemment en décembre 2014.

Une année 2014 mitigée

Il est arrivé des ‘sautes d’humeur’ aux américaines, soit dans des compétitions officielles (finale mondiale perdue en 2011 face au Japon 2-2) soit dans celle amicale (Tournoi de l’Algarve en 2014 avec une 7ème place inédite) mais elle a toujours réagi pour revenir et s’imposer avec un esprit de revanche, typique du caractère américain à l’instar de la finale des Jeux Olympiques 2012 remporté face au Japon l’année suivante de sa défaite (3-1).

L’année 2014 ouvre la porte à quelques interrogations. Outre le mauvais tournoi de l’Algarve ; même en tenant compte de la victoire facile face au Costa-Rica de la parisienne Shirley Cruz, lui donnant le titre CONCACAF pour la huitième fois de suite ; les USA semblent capables de contre-performances tant en terme de résultats (match nul face à la France 2-2 en juin 2014) que de contenus, défaite face au Brésil en décembre 2014 après avoir mené 0-2 ; menée deux fois face à la France lors du même match (2-2).

Une équipe orgueilleuse.

L’orgueil sera-t-il suffisant car l’écart s’est resserré entre les équipes du Top 2 et celles du Top 6 ; dont la France fait partie .. avec sa 3ème place mondiale
Aussitôt récupéré lors du match suivant .. Ainsi face au Brésil, la finale du tournoi de Rio s’est soldée par un 0-0 deux jours après. On peut le dire, les américaines sont moins dominatrices mais elles restent très compétitrices. Elles viennent en Europe pour se tester. Quelque soit le résultat, il sera pour elle un indicateur de mesure. Sans nul doute, un simple indicateur.

Il reste à se poser une question nouvelle : auront-elles les capacités à améliorer cet indicateur en cas de défaite ? A le maintenir en cas de victoires ? Car si la force des américaines est réelle ; l’élément nouveau du paysage pour le top du football féminin .. c’est que les autres nations se sont nettement améliorées. Dont la France.

La sélection américaine

Il faut attendre une équipe préparée. Depuis juin 2014, aucune américaine entrant dans la sélection n’a eu le droit d’aller jouer à l’étranger sans avoir le risque de perdre la sélection pour le Canada et certainement plus encore, dès lors que l’on sait que la fédération américaine participe au paiement des salaires des joueuses portées sur une liste, dont font partie toutes les internationales. C’est une première particularité.

Tobin Heath, la pirate du dribble is back ! La seule fille à avoir les deux pieds en dribblant. Une pirate du ballon.
. La seconde est qu’il faut attendre une équipe qui se connait. Toutes les franchises (clubs) ont dans leur sein une internationale. Il n’y a pas de vrais sanctions sportives, juste une opposition pour le titre. Avoir une internationale est une politique de communication pour les clubs et cela se comprend puisque la franchise est un système fermé, c’est à dire qu’aucun club ne peut descendre sportivement.

La troisième particularité est que cette équipe est très peu mobile. Purement protectionniste. Comme l’est l’économie américaine. Très portée sur ses principes, là juste à la recherche d’un équilibre et dans une dynamique de croissance avec le mot « soccer » grâce au parcours très réussi des américains en Coupe du Monde au Brésil. Ce n’est pas rien d’avoir Barack Obama au téléphone pour être salué par ses performances sportives. Les féminines américaines partent de haut (1ère mondiale). Sauront-elles rester à ce niveau ?

TEAM USA : La sélection américaine est orpheline de son emblématique capitaine Christie RAMPONE (plus de 300 sélections) et de Megan RAPINOE (94 selections, ex olympique Lyonnais) pour blessures. Hope SOLO, gardienne emblématique, a été ‘suspendue’ pendant un mois par la coach américaine.

 GOALKEEPERS (3): Nicole Barnhart (FC Kansas City), Ashlyn Harris (Washington Spirit), Alyssa Naeher (Boston Breakers)
DEFENDERS (9): Lori Chalupny (Chicago Red Stars), Crystal Dunn (Washington Spirit), Whitney Engen (Western NY Flash), Julie Johnston (Chicago Red Stars), Meghan Klingenberg (Houston Dash), Ali Krieger (Washington Spirit), Kelley O’Hara (Sky Blue FC), Becky Sauerbrunn (FC Kansas City), Rachel Van Hollebeke (Portland Thorns FC)
MIDFIELDERS (7): Shannon Boxx (Chicago Red Stars), Morgan Brian (Houston Dash), Tobin Heath (Portland Thorns FC), Lauren Holiday (FC Kansas City), Tori Huster (Washington Spirit), Carli Lloyd (Houston Dash), Heather O’Reilly (FC Kansas City)
FORWARDS (5): Sydney Leroux (Seattle Reign FC), Alex Morgan (Portland Thorns FC), Christen Press (Chicago Red Stars), Amy Rodriguez (FC Kansas City), Abby Wambach (Western NY Flash)

Seule Tobin HEATH, ‘la Pirate du dribble’ connait bien le jeu français pour avoir joué pendant 18 mois, avec bonheur, au Paris Saint Germain.

William Commegrain